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1837 : le couvent des Ursulines devient une manufacture

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Les propriétaires du site

Le couvent des Ursulines a été nationalisé pendant la Révolution. Puis la ville de Saint-Denis a vendu le site à un propriétaire privé, Charles Démion, en 1835. Deux ans plus tard, ce dernier revend les bâtiments et une partie des terrains à deux entrepreneurs : John Nicoll Browne et Pierre François Soyez-Bouillard.

La manufacture Soyez-Bouillard

Le 29 mai 1837, les deux industriels ont fondé la société « Soyez-Bouillard et cie », spécialisée dans « le peignage, la filature et le tissage de la laine[,] la teinture et l’impression des laines et des tissus ». Début juillet, ils déposent une demande d’autorisation pour employer deux machines à vapeur dans le couvent des Ursulines. Leur requête reçoit un avis favorable, bien que les voisins s’inquiètent de la fumée qui sera produite par les machines.

Le couvent en 1837

Le site couvre plus de deux hectares, sur lesquels sont répartis une dizaine de corps de bâtiments (dont une ancienne chapelle), trois cours pavées, plusieurs puits et un grand jardin. Selon Charles Démion, c’est « le local le plus propre à l’établissement d’une grande industrie ».  Pourtant, construit au début des années 1640, le couvent a beaucoup souffert depuis la Révolution. Les cloisons des cellules ont été démolies pour transformer les lieux en magasins de stockage. Le jardin est en friche.

La transformation du site en manufacture

Plus de 100 000 francs de travaux sont réalisés pour transformer le couvent en manufacture. Les bâtiments anciens sont rénovés et distribués en appartements, bureaux, magasins, ateliers… De nouvelles constructions sont réalisées, comme une salle des machines. Implantée au nord de l’aile ouest, elle accueille des chaudières destinées à faire tourner les machines de la manufacture. Un puits artésien est ouvert dans une cour.

La fermeture de la manufacture

Malheureusement, la société Soyez-Bouillard connaît vite de graves difficultés financières. Le 8 mai 1839, elle est dissoute par jugement du tribunal de commerce de la Seine. Les bâtiments de l’ancien couvent sont saisis deux mois et demi plus tard. 

Après la faillite

Une vente judiciaire est organisée le 29 février 1840 : le site est acheté par Hérodier et Guérin, deux entrepreneurs en maçonnerie, qui se partagent leurs biens, en revendent une partie, et démolissent certains bâtiments (comme la chapelle, détruite en 1842). En 1840, la mairie de Saint-Denis a pourtant envisagé le rachat de l’ancien couvent : elle souhaitait y transférer la maison de répression alors installée rue de Paris. Mais le projet n’a jamais abouti.