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Les entreprises de Saint-Denis au 19e siècle

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Exploitation d'un établissement de chiffonnier à la...

Exploitation d'un établissement de chiffonnier à la demande de Madame Veuve Vivat, 9 rue Pierre Béguin. 1860.

Il s’agit là d’un marchand de chiffons en gros qui traite les textiles ramassés par les chiffonniers.

Voilà comment Léon Bonneff décrit les chiffonniers, dans son roman Aubervilliers :

« Au fond de la caserne, un couloir permet d’entrer dans la cité des chiffonniers. C’est un long bâtiment sans étage pareil à un hangar, et raccommodé : des plaques de carton goudronné et ensablé doublent les murs par endroits ; dans le toit, les ardoises forment des îlots sombres sur la couverture de tuiles. Chaque ménage a sa porte. Devant, un terrain pelé étale ses bosses et ses fondrières, son herbe maladive, ses tas de détritus, de cailloux, de fragments de verre. Des enfants en guenilles se roulent dans la poussière avec des chiens jaunes qui interrompent leurs jeux pour se gratter furieusement. Des charrettes, le cul à terre, lèvent les bras en l’air ; des ânes cagneux, dont les oreilles pendent comme des branches cassées, paissent l’herbe du pré ; des femmes font le tri des chiffons, séparant les draps de la toile, la ficelle de la soie, détachant les doublures, rassemblant les fragments de métal qui se vendent bien. Les hommes, ce temps durant, dorment dans les logements.

Ils partent chaque nuit pour la visite des poubelles et rentrent dans la matinée. Après, c’est eux qui vont conduire la marchandise aux maîtres-chiffonniers, ces intermédiaires rapaces qui s’interposent entre les biffins et les marchands de chiffons en gros et gardent le meilleur du profit sans quitter leur magasin. »

Léon Bonneff, Aubervilliers, L’amitié par le livre, 1949 (œuvre écrite avant 1914).

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