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Hôtel-Dieu de Saint-Denis, inventaire analytique.

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Calendrier républicain

Sommaire de l'inventaire

 

Introduction de l'inventaire

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  • présentation du producteur

    Origines

    C’est le roi Dagobert, selon les Gesta Dagoberti regis (biographie du souverain rédigée au IXe siècle), qui aurait fondé l’hôtel-Dieu de Saint-Denis vers 634. Le but était d’accueillir les pèlerins comme les nombreux passants attirés par la foire de Saint-Denis, créée à la même époque.

    Mais il reste très peu de traces de l’existence de l’hôtel-Dieu avant le XVe siècle : quelques mentions dans des parchemins, une lettre, un sceau de 1277…

    Direction

    C’est l’abbé, puis le grand prieur (après la suppression de la charge d’abbé en 1691) de l'abbaye de Saint-Denis qui est le supérieur de l’hôtel-Dieu. Les administrateurs qu’il choisit sont aussi des religieux de l’abbaye : Louis Benoît, Claude Marion, Antoine Belloy de Francières… ont notamment occupé cette charge aux XVIe et XVIIe siècles.

    Mais en 1678, le fonctionnement de l’hôtel-Dieu est révisé sous l'impulsion de Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz, abbé de Saint-Denis. Un nouveau règlement est édicté, et des laïcs intègrent la direction de l'établissement. En 1754, l’hôtel-Dieu est ainsi dirigé par un bureau composé de 6 administrateurs : Martin Ragot, maire de la ville  et ancien avocat au Parlement , Laurent Barat, procureur fiscal, Pierre Bonnevie, curé de Saint-Martin, Nicolas Leblanc et Etienne Lorget, bourgeois et anciens échevins, Jean-Mathieu Bridault, officier du roi, sous la présidence de Joseph Coignet, sous-prieur de l'abbaye. Le contrôle de la gestion et la nomination aux charges reste cependant sous la dépendance directe de l'abbé puis du grand prieur.

    Durant tout le XVIIIe siècle, un conflit juridique oppose l'abbaye aux échevins qui contestent ses prérogatives et réclament un droit de regard sur la gestion de l'hôtel-Dieu.

    Personnel

    L'hôtel-Dieu de Saint-Denis est de taille modeste : 12 lits en 1678, 36 en 1788. Au XVIIIe siècle, son personnel est constitué de 15 personnes : 1 chapelain, 1 médecin, 1 chirurgien, 1 portier, 1 serviteur pour les femmes, 1 serviteur pour les hommes, 1 jardinier et 8 sœurs de la Charité (la supérieure, 1 sœur chargée de la cuisine, 1 de l'infirmerie pour les hommes, 1 pour les femmes, 1 de la buanderie, 1 de la lingerie, 1 des écoles et 1 de l'apothicairerie). Leurs salaires ? En 1789, chaque sœur perçoit 80 livres, le chapelain 900 livres, la servante 75 livres et les deux garçons de salle 90 livres chacun.

    Les filles de la Charité sont présentes à l'hôtel-Dieu à partir du 22 août 1645. Ces « filles servantes des pauvres », dont l’ordre a été fondé une dizaine d’années plus tôt, ne se contentent pas de soigner les malades : elles ont aussi en charge la distribution de secours aux pauvres et l'instruction des enfants. Quelques conflits éclatent : avec le médecin qui trouve que les sœurs ne suivent pas assez scrupuleusement ses prescriptions ; avec les administrateurs qui, en 1755-1756, décident de limiter leur activité aux soins des malades, en supprimant la boulangerie et les vaches, ce qui provoque un bref départ des sœurs de l'hôtel-Dieu.

    Patrimoine

    L'hôtel-Dieu dispose de nombreux biens, mobiliers ou immobiliers, qui se multiplient du fait des legs, donations, fondations, acquisitions ou échanges. Et en juillet 1698, par lettres patentes, le roi incorpore à l'hôtel-Dieu les maladreries de Saint-Denis, Pantin et Fontenay. Au total, vers 1780, l'hôtel-Dieu dispose d'environ 536 arpents divisés en de nombreuses pièces de terre, affermées à une multitude de fermiers.

    Activités

    La mission de l'hôtel-Dieu est de porter secours aux nécessiteux (personnes atteintes de la petite vérole ou de la gale, femmes en couches, vieillards, enfants...) et de soigner les malades. Il reçoit aussi des pensionnaires payants, qui possèdent leur propre lit, voire une pièce individuelle.  Parmi eux, de nombreux soldats « Suisses » (terme qui désigne plutôt la fonction que la nationalité : il s’agit aussi bien de soldats originaires de Suisse que d’Irlande, de Hollande, d’Allemagne…) qui, selon une délibération du 24 avril 1700, paient leur séjour 2 livres par semaine.

    Institutions liées

    Des institutions charitables et éducatives se créent en lien étroit avec l'hôtel-Dieu. Une école de filles, d'abord, fondée par Marguerite Pinson le 18 décembre 1706 dans une pièce de l'hôtel-Dieu. C’est une fille de la Charité qui s’en occupe. Puis une école de garçons, établie par Charlotte Poignant le 16 avril 1708. Installée rue du Clos Fourré, elle est confiée à un frère des écoles chrétiennes nommé par les supérieurs et administrateurs de l'hôtel-Dieu. Enfin, la fondation des filles à marier, les « Rosières de Saint-Denis », créée par Antoine Belloy de Francières dès 1648. Administrée par le prieur, le sous-prieur et le procureur de l'abbaye, le bailli de Saint-Denis et le plus ancien échevin, elle choisit chaque année, le jour de la Saint-Jean Baptiste (le 24 juin), trois bénéficiaires : trois jeunes filles pauvres qui reçoivent une dot de 150 livres le jour de leur mariage. Cette fondation a perduré jusqu’au 20e siècle.

    Disparition

    L’hôpital-hospice a fermé en 1880. Son bâtiment a ensuite abrité le musée municipal pendant un temps, avant d’être démoli en 1907. Son site est aujourd’hui occupé notamment par la médiathèque du centre-ville.

  • présentation du contenu

    •  Privilèges (1705-1779).
    • Titres de propriétés : acquisitions, legs, donations, échanges, rentes, biens et revenus particuliers (1642-1788) ; inventaire des biens : plans des propriétés, cadastres (XVIIIe siècle) ; déclaration des biens : terriers (1656-1780) ; baux (1545-1788) ; procédures (1538-1789).
    • Matières ecclésiastiques (1649-1789).
    • Inventaires des titres et papiers (1665-1788).
    • Administration : registres des délibérations (1698-1735) ; nomination des administrateurs (1511-1787) ; règlements (1645-1741) ; procédures (1609-1746) ; comptes et dépenses (1629-1789) ; bâtiments et mobilier (1643-1783).
    • Entrée et sortie des malades : registres (1629-1783). Personnel (1645-1768) ; religieux et religieuses (1615-1789).
    • Institutions charitables : écoles (1707-1785) ; fondation des filles à marier (1648-1789).
    • Papiers de la famille Bernard de Saint-Martin (1597-1716).
    • Fonds annexes des hôpitaux et maladreries unis à l'Hôtel-Dieu : maladrerie de Saint-Denis (1599-1673) ; hôpital Saint-Jacques (1659-1754) ; maladrerie de Fontenay-sous-Bois (1620- 1785) ; maladrerie de Pantin (1623-1697) ; maladrerie de Saint-Brice (1614).
  • historique de la conservation

    Conditionnement et rangement

    En septembre 1722, les archives sont rangées dans le bureau de l’hôtel-Dieu (dans le plan qui figure dans l'ouvrage de Tenon, un local attenant au bureau leur est...

     ...  
  • mode de classement

    Les archives de l'hôtel-Dieu ont été classées selon le cadre de classement fixé par l'arrêté du 11 mars 1968. Il reprend le cadre fixé par la circulaire du 10 juin 1854 qui institue, pour les...

     ...  
  • sujets

    Époque moderne / Monarchie d'Ancien Régime / école / édifice cultuel / temporel ecclésiastique / ministre du culte / enfant / indigent / mendicité / action sanitaire / action sociale / léproserie... ...  
  • lieux

    Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) / Chaumont-en-Vexin (Oise) / Enencourt-le-Sec (Oise) / Rebets (Oise) / Belleville (Paris) / Chelles (Seine-et-Marne) / Mauregard (Seine-et-Marne) / Le Mesnil-Amelot... ...  
  • personnes

    BERNARD DE SAINT-MARTIN, Françoise / PINSON, Marguerite / BELLOY DE FRANCIERES, Antoine / MARION, Claude / VYON, Louis de / BENOIT, Louis / LE BOSSU, Jacques / BETHANCOURT, Louis de / LORRAINE,... ...  
  • typologie documentaire

    registre des entrées et des sorties / inventaire / plan cadastral / délibération
  • instruments de recherche

    Frédéric Duval, Archives antérieures à 1790, Saint-Denis, Imprimerie J. Dardaillon, 1923.

    Éric Olivier, Inventaire des archives communales antérieures à 1790. Supplément à l'inventaire de Frédéric Duval, 1996.

    Éric Olivier, Inventaire analytique des archives anciennes de l'Hôtel-Dieu de Saint-Denis, Université de Haute Alsace, 1993-1994.

     

  • modalités d'accès

    Publiable sur internet

  • bibliographie

    Jean-Claude Neveu, Histoire des hôpitaux de Saint-Denis, [Saint-Denis], 2008. (14 SD 413)

    Marc Havret, L'hôtel-Dieu de Saint-Denis en France au XVIIe et XVIIIe siècles : essai de définition,...

     ...  
  • sources complémentaires

    GG 468 - GG 471 : registres des mariages et décès de l'hôtel-Dieu de Saint-Denis, contenant quelques entrées et sorties des malades. (1683-1792)

    GG 472 - GG 473 : registres des baptêmes, mariages et sépultures de l'hôpital des pauvres mendiants. (1769-1792)

    GG 474 : registre des décès de l'hôpital militaire. (1783-1789)

    GG 505 : table alphabétique des décès de l'hôtel-Dieu et de l'hôpital des pauvres mendiants. (1700-1793)

    GG 476-479 : Fondation des écoles chrétiennes. (1660-1760)

    Le musée d'art et d'histoire Paul Éluard de Saint-Denis possède quant à lui l'apothicairerie et divers objets de l’hôtel-Dieu, ainsi que plusieurs ouvrages lui ayant appartenu. Ces ouvrages sont mentionnés dans les différents inventaires des meubles conservés sous la cote 15 S 444.