En raison de l'incendie survenu au centre administratif de Saint-Denis, la salle de lecture des archives est fermée au public. Vous pouvez nous contacter par mail ou via le formulaire de contact.

Le groupe scolaire Anatole France

Afficher toutes les images dans le visualiseur (nouvelle fenêtre)

Voir toutes les images (8)

Depuis quand existe-t-il une école quartier Pleyel ?

Construire des établissements scolaires quartier Pleyel : en 1886, c’est une promesse électorale du nouveau maire, Henri Leroy. En 1887, cela devient une urgence : depuis le 1er janvier, la ville de Saint-Ouen, dont les classes sont saturées, doit refuser d’accueillir des élèves de Saint-Denis. Or, bien que l’instruction soit obligatoire depuis 1882, les groupes scolaires dionysiens de l’époque ne sont pas en mesure d’accueillir l’ensemble des 224 enfants de 6 à 13 ans qui habitent alors quartier Pleyel. Une école provisoire est installée le plus rapidement possible dans une maison, 156 boulevard Ornano.

 

Comment le groupe scolaire « définitif » a-t-il été construit ?

Plusieurs années ont d’abord été nécessaires pour choisir et acquérir les terrains. Ensuite, pour la première fois, la ville de Saint-Denis n’a pas fait appel à son architecte pour concevoir un établissement scolaire : en 1890, elle a lancé un concours d’architecture pour la construction d’un ensemble comportant une école de filles et une de garçons. Un an plus tard, les plans du projet vainqueur (page 414), celui de Jules-Marie Vaurabourg (nécrologie page 264), sont adoptés par le conseil municipal de Saint-Denis. Et en 1892, les travaux peuvent commencer.

 

Le groupe scolaire a-t-il toujours le même aspect aujourd’hui ?

Si les façades d’origine sont toujours là, le groupe scolaire a été modifié à de nombreuses reprises depuis sa construction : ajout d’étages, de classes provisoires, de nouveaux bâtiments… ou au contraire destructions. En février 2013 a ainsi été inaugurée une extension et rénovation complète réalisée par le cabinet d’architectes Fabienne Bulle. Son architecture, très contemporaine, s’inscrit dans une démarche Haute qualité environnementale (HQE). Elle propose un nouvel emploi de matériaux, comme les briques, déjà utilisés pour la construction des bâtiments datés du dix-neuvième siècle.

 

Fleurs sur carreaux de céramique, néons prenant la forme d’un trèfle à quatre feuilles ou de mots lumineux… D’où viennent les œuvres qui s’épanouissent sur les murs du groupe scolaire Anatole France ?

La plus ancienne de ces œuvres, c’est la frise en céramique, posée en 1906 sur la façade de l’école maternelle. Elle a été exécutée par la société parisienne Janin Frères & Guérineau sur commande de l’architecte municipal Lainé. Un siècle plus tard, lors de l’extension et rénovation, dans le cadre du 1% artistique, « tartiflette », « rire », « + de soleil »… dix œuvres en néons ont été réparties sur les parois du groupe scolaire par les artistes Nathalie Brevet et Hughes Rochette. Des inscriptions lumineuses inspirées de graffitis relevés dans les rues de Saint-Denis. Le titre de ce projet ? « Les murs ont la parole ».

 

Au fait, pourquoi l’école élémentaire s’appelle-t-elle aujourd’hui Anatole France et l’école maternelle Pleyel ?

Pleyel, ou Pleyel-Wolff, c’est l’usine d’instruments de musique qui s’est installée au dix-neuvième siècle dans le quartier, marquant l’histoire du lieu au point de lui donner son nom. Et Anatole France, c’est, depuis 1924, la nouvelle appellation d’un des boulevards le long duquel a été construit le groupe scolaire. Or, jusqu’au milieu du vingtième siècle, on donne systématiquement aux écoles de Saint-Denis le nom du quartier ou de la rue où elles se trouvent.

 

Mais deux autres dénominations successives ont été aussi utilisées pour l’école des garçons : boulevard Ornano, puis, à partir de 1949, boulevard de la Libération. Pourquoi ?

En 1894, on ouvre quartier Pleyel un groupe scolaire, mais avec deux écoles primaires différentes pour les filles et les garçons : celle des filles donne route de la Révolte (la route qui est devenue le boulevard Anatole France en 1924). Et celle des garçons, boulevard Ornano (devenu boulevard de la Libération sur cette portion en 1949). D’où les différentes appellations… Mais en 1973, le conseil municipal a définitivement attribué le nom d’Anatole France à l’école élémentaire et de Pleyel à la maternelle.

 

Et pourquoi un seul nom pour l’école élémentaire à ce moment-là ? Il n’y en avait plus qu’une ? Elle était devenue mixte ?

Oui, à la rentrée 1970, les classes de CM1 et de CM2 du groupe scolaire sont toutes devenues mixtes, un an après les CP, CE1 et CE2. Les deux écoles élémentaires ont alors fusionné en une seule.  

 

Cette école élémentaire n’a donc jamais accueilli les élèves que du CP au CM2 ?

En fait, à l’époque, on supprime les classes des écoles primaires qui permettaient aux élèves non entrés dans l’enseignement secondaire de suivre après le CM2 deux années de « fin d’études » : on poursuit désormais sa scolarité au collège.

Quant aux enfants plus jeunes, en 1894, ils sont effectivement accueillis à l’école des filles, dans une « classe enfantine » mixte. Mais, dès 1903, une école maternelle est construite pour compléter le groupe scolaire, et la classe enfantine disparaît.