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Rivières en ville

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Anciens lavoirs. Années 1950-1960. Collections AMSD.

Anciens lavoirs. Années 1950-1960. Collections AMSD.

Des baquets encastrés à la surface des berges permettaient aux blanchisseuses de battre le linge au ras de l'eau. On aperçoit les traces de ces aménagements sur la partie droite de la photographie. Ces lavoirs sur rivière, abrités par des toits en appentis, étaient associés à des séchoirs.

En argot, à Paris comme à Saint-Denis, les blanchisseuses étaient appelées « les baquets insolents ».

Voilà comment les décrit J. K. Huysmans dans ses Croquis parisiens en 1880 :

« Accroupies, là, depuis les rougeurs de l’aube jusqu’aux fumées du crépuscule, auprès de monstres, vêtues de guenilles, coiffées de marmottes et enterrées jusqu’aux aisselles dans des futailles, elles savonnent à tour de bras, frappent à tour de battoir le linge qui s’égoutte sur la planche. »

Victor Hugo a également décrit le travail éprouvant des blanchisseuses, en baquet sur rivière, ou en lavoir :

« Avec ça, j'avais ma fille qui était blanchisseuse à la rivière. Elle gagnait un peu de son côté. À nous deux, cela allait. Elle avait de la peine aussi. Toute la journée dans un baquet jusqu'à mi-corps, à la pluie, à la neige, avec le vent qui vous coupe la figure ; quand il gèle, c'est tout de même, il faut laver ; il y a des personnes qui n'ont pas beaucoup de linge et qui attendent après ; si on ne lavait pas, on perdrait des pratiques. Les planches sont mal jointes et il vous tombe des gouttes d'eau partout. On a ses jupes toutes mouillées, dessus et dessous. Ça pénètre. Elle a aussi travaillé au lavoir des Enfants-Rouges, où l'eau arrive par des robinets. On n'est pas dans le baquet. On lave devant soi au robinet et on rince derrière soi dans le bassin. Comme c'est fermé, on a moins froid au corps. Mais il y a une buée d'eau chaude qui est terrible et qui vous perd les yeux. »

Victor Hugo, Les Misérables, tome 1, livre 7, chapitre 10.‎

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