Voici les souvenirs de Dehbia, une des filles du patron de deux hôtels du centre ville ancien :

« A chaque fois que je fais un beau rêve, c’est dans le vieux Saint-Denis. Quand on s’échappait pour jouer dehors, on disait à ma mère : "On va par le haut". Ça voulait dire le haut de la rue du Grand Pichet. On allait près de l’église des Trois Patrons et on jouait là. Je me souviens des locataires africains musulmans de mon père. Ils cousaient leurs filets de pêche dans la rue pour les rapporter après l’été en Afrique. Ils nous demandaient, à nous, les filles du patron, de leur apprendre à lire avec leur livre d’alphabétisation qui s’appelait Ali va à l’usine, et pendant ce temps-là, ils nous donnaient de la cola. Ils faisaient leurs ablutions dans la rue avant de faire leur prière dans leurs chambres. »