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André Lurçat a été l’architecte, en Seine-Saint-Denis, de 15 groupes scolaires.

L’école Irène et Frédéric Joliot Curie est l’une d’entre elles. On la trouve à Saint-Denis, Chemin du Moulin Basset. Ce bâtiment a été construit en 1959, à une époque où les filles et les garçons n’allaient pas à la même école et ne jouaient pas dans la même cour de récréation.

Pourquoi cette école est-elle une belle école ?

D’abord, parce qu’elle est construite à l’échelle de l’enfant. Elle ne le domine pas. Basse et soulignée de lignes horizontales, elle fait contraste avec la hauteur des immeubles environnants.
Elle est sobre, sans décor, et pourtant, tout y est considéré et travaillé : la composition symétrique qui permet de distinguer l’école des filles de l’école des garçons, le traitement des préaux et des entrées, l’enduit clair et l’arrondi des angles qui apporte de la douceur.
Le système de chassis à l’italienne des fenêtres et la finesse des huisseries en font un bâtiment délicat.
Cette école résume le travail d’André Lurçat à Saint-Denis : la conscience du but à atteindre avec des coûts réduits, sans jamais oublier l’harmonie et la personne : ici, l’enfant.

L’école a été rénovée de 2001 à 2002 par deux architectes : Pascaline Guillier et Véronique Jandelle.
Il s’agissait notamment pour elles, tout en respectant le travail d’André Lurçat, de trouver une réponse à la chaleur des salles de classe. André Lurçat avait construit du côté du soleil, à une époque où la lumière était considérée comme le « médicament » de l’enfance, contre la tuberculose notamment.
Pour permettre aux enfants de bénéficier du confort d’aujourd’hui, les deux architectes de la rénovation ont repris les menuiseries extérieures, installé des pare-soleil en aluminium et disposé des plantations d’arbres comme filtres solaires.

Focus publié le 22 mars 2011 dans le cadre du quarantième anniversaire de la mort d’André Lurçat.