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Saint-Denis en 1947

Le titre de ce film est Saint-Denis renaît. Il est daté de 1947. C’est une commande de la municipalité d’après-guerre. Il s’agit pour l’équipe municipale d’alors, dirigée par Auguste Gillot, de promouvoir la « renaissance » de Saint-Denis.

« Renaissance » signifie ici rupture avec le passé municipal d’avant-guerre. L’entre-deux-guerres a en effet été marqué, à Saint-Denis, par l’irruption sur la scène locale de Jacques Doriot. Cet homme, ancien communiste devenu électron libre, puis homme d’extrême droite, a dirigé la ville, avec ses amis, durant les années trente. Et il a créé en 1936, à Saint-Denis, le Parti populaire français d'inspiration nettement fasciste. Ce film raconte, en filigrane, ce moment de l’histoire locale et cela, pour mieux le dépasser et l’effacer.

Saint-Denis renaît, en ouverture, replace Saint-Denis dans la continuité de « ses traditions ». Saint-Denis n’est pas une ville comme les autres. La ville ouvrière a hérité de la force et du rayonnement de la ville royale. Saint-Denis, sur toute la durée de son histoire, et aussi grâce à son histoire ouvrière, est une ville emblématique de l’histoire nationale. L’épisode doriotiste doit être dépassé. L’équipe municipale s’y emploie. Tel est le message.

Le film, ensuite, est tout entier construit autour de l’action publique locale entre 1945 et 1947. Les habitants sont placés au centre de cette politique locale de « réparation ». Les images présentent, de manière saisissante, les paysages et le quotidien d’une grande ville ouvrière dans l’immédiat après-guerre.

Le film n’est pas signé mais il est l’œuvre d’un cinéaste expérimenté. Il inclut les images, en partie remontées, de plusieurs petits films tournés sur l’actualité dionysienne en 1945. Le film a été tourné en 35 mm.

Focus publié le 13/09/2012.