En raison de l'incendie survenu au centre administratif de Saint-Denis, la salle de lecture des archives est fermée au public. Vous pouvez nous contacter par mail ou via le formulaire de contact.

L'orphelinat Génin – 1867

Afficher toutes les images dans le visualiseur (nouvelle fenêtre)

Voir toutes les images (9)

 

 

En 1867, Louise Génin fait une donation importante à la ville de Saint-Denis pour l’établissement d’un orphelinat de jeunes garçons.

L’orphelinat s’établit, après travaux, dans l’ancienne gendarmerie de la place aux Gueldres (actuelle place de la Résistance). Cette gendarmerie désaffectée était un beau bâtiment du début du XVIIe siècle : il s’agitssait en fait d’une partie de l’ancien couvent des Récollets.

Les sœurs de Saint-Vincent de Paul gèrent l’orphelinat et s’occupent au quotidien des enfants. Un conflit oppose très vite la donatrice, Louise Génin, et la municipalité : les garçons doivent-ils aller à l’école communale ou à l’école des frères ? A l’école publique, laïque, ou à l’école privée, catholique ? La discussion est rude et débouche sur un contentieux. Le combat est en fait politique. La justice est appelée à la rescousse pour trancher.

Plus tard, l’orphelinat est reconstruit. Le 23 octobre 1910, Henri Galli, président du Conseil général de la Seine, prononce un long discours d’inauguration. Il salue « l’orphelinat modèle où vous avez su respecter, avec un sentiment de loyauté qui vous fait honneur, la volonté sacrée d’une fondatrice généreuse. D’autres pourraient s’étonner d’y voir la cornette des filles de Saint-Vincent de Paul. Qu’importe la cornette, pourvu que, dans l’asile où vous les abritez, les petits trouvent des sourires et des soins maternels. Je suis de ceux qui pensent avec Gambetta qu’un républicain peut être à la fois le dévot de Voltaire et de Saint-Vincent de Paul ».

Les cornettes dont parlent Henri Galli sont toujours visibles. Elles décorent aujourd’hui encore la façade et les grilles du bâtiment de l’orphelinat Génin, devenu depuis Maison de la Jeunesse. Aujourd’hui, personne ne les voit. Et personne ne peut imaginer l’intention politique de ces cornettes symboliques, volontairement mises en avant, au début du XXème siècle, sur un bâtiment public.

Les sœurs de Saint-Vincent de Paul, bien sûr, n’y sont pour rien.

Focus publié le 09/03/2011.