En raison de l'incendie survenu au centre administratif de Saint-Denis, la salle de lecture des archives est fermée au public. Vous pouvez nous contacter par mail ou via le formulaire de contact.

Imprimer cette page

64 S. Fonds Jean Bellanger. Répertoire numérique détaillé

mot(s) de la recherche
dates

Calendrier républicain

Sommaire de l'inventaire

 

Introduction de l'inventaire

-+
  • présentation du producteur

    Jean Bellanger est né en 1932 à Candé dans le Maine-et-Loire, terre catholique.

    On le destine à la prêtrise, mais ce qu'il perçoit de l'Eglise " traditionnelle " ne lui convient pas. L'action sociale menée par les prêtres-ouvriers le séduit et il entre dans un centre de formation de la banlieue parisienne. En 1952, il participe à ses premières manifestations aux côtés du Mouvement de la Paix, de la CGT et du PCF et rencontre des militants et des prêtres-ouvriers.

    En 1953, il entre au grand séminaire de Versailles. Trois grands évènements de l'année 1954 marquent son engagement et le conduisent à entrer, à la fin de son service militaire en 1957, au séminaire du Prado. Il s'agit de l'appel de l'abbé Pierre, la condamnation des prêtres-ouvriers par l'Eglise et le début de la Guerre d'Algérie.

    Son service militaire se déroule de 1955 à 1957 au Maroc. Il demande à être démobilisé pour travailler dans un hôpital marocain. Il retrouve le Maghreb, en 1964. Avant d'être nommé prêtre-ouvrier, il est envoyé en Algérie pour se mêler à la population. Il garde des liens d'amitié dans ce pays.

    Il est ordonné prêtre en 1961 puis nommé vicaire de la paroisse du Moulin-à-vent de Vénissieux. Aumônier de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), il encadre également de jeunes délinquants de la ville.

    En 1966, il est affecté à la paroisse de l'église Sainte-Geneviève, à La Plaine Saint-Denis. Il emménage au presbytère du 131 avenue du Président Wilson. Il travaille comme prêtre-ouvrier, en tant que peintre intérimaire, dans des entreprises du bâtiment, jusqu'en 1980.

    En 1966, il s'engage auprès du Mouvement de la Paix, avec le parrainage du maire-adjoint Maurice Manoël, notamment. C'est avec lui qu'il met sur pied la première quinzaine de l'immigration en 1972.

    Autour de plusieurs associations d'origine chrétienne et des membres du Parti socialiste unifié (PSU), un groupe se constitue et des cours d'alphabétisation sont donnés dans plusieurs paroisses. Jean Bellanger est chargé de créer une antenne locale de l'Association de solidarité avec les travailleurs immigrés (ASTI). Parallèlement il dispense des cours d'alphabétisation à La Plaine dans les locaux de la paroisse puis dans les baraquements du square Saint-Just. Il coordonne d'autres actions d'alphabétisation, en dehors de l'ASTI, dont la rédaction des fiches liées à l'actualité.

    Dès son arrivée à La Plaine, il y rencontre une militante jociste, Geneviève Tissot, qui devient son épouse en 1971. Ils se consacrent, comme de nombreux militants de Saint-Denis, aux échanges avec les travailleurs immigrés du bidonville du Franc Moisin et aux luttes à leurs côtés.

    Il quitte les Missions ouvrières en raison de son mariage avec Geneviève Bellanger.

    Devenu salarié, Jean Bellanger se rapproche de l'union locale CGT et participe activement aux réunions. En 1971, il en devient le secrétaire adjoint. Cette période 1974-1985 est marquée par de nombreux conflits, durs et durables, notamment dans les usines de La Plaine Saint-Denis. Les luttes menées dans les établissements Cazeneuve sont indissociables du parcours militant de Jean Bellanger.

    En 1981, Jean Bellanger prend la responsabilité du secteur immigration de la Confédération et siège de fait à la commission exécutive confédérale. Cette responsabilité confédérale lui permet de siéger au sein de nombreuses structures et organisations paritaires Il quitte le secteur confédéral immigration en 1994 mais continue de siéger au Fonds d'action sociale pour les travailleurs immigrés et leur famille (FAS).

    Il rencontre au presbytère des jeunes communistes d'Ivry qui s'intéressent à la proximité avec l'immigration et les réflexions relatives aux travailleurs immigrés, différentes de celles du Parti communiste français (PCF). En 1972, Geneviève et Jean Bellanger adhèrent au PCF avec Maurice Manoël, maire-adjoint de Saint-Denis et secrétaire de la fédération PCF de Seine-Saint-Denis. Membre du comité de section de La Plaine jusqu'à la fin de son existence, puis du comité de section de Saint-Denis, Jean Bellanger se considère comme un militant sans responsabilités.

    Une " partition des tâches militantes " existe au sein du couple Bellanger. En effet, Marcelin Berthelot, maire de Saint-Denis, demande à Jean Bellanger de s'investir davantage à l'union locale qu'au PCF, afin de privilégier l'aspect syndical des luttes. Geneviève Bellanger, quant à elle, se concentre sur le volet politique PCF et la politique municipale. Elle sera d'ailleurs élue conseillère municipale, puis maire-adjointe à l'information et à l'immigration.

    En tant que secrétaire de l'union locale CGT de Saint-Denis, Jean Bellanger est membre directeur du comité de ville. Ce " triumvirat symbolique ", comme il le définit, regroupe Guy Charpentier, secrétaire de la section PCF de Saint-Denis, Marcelin Berthelot, maire de Saint-Denis et lui-même. Cette structure, fédérant les partis politiques, les associations et les syndicats, est un véritable organe de décision et joue un rôle important dans l'information et l'action entre 1972 et 1980. Sa place au sein de ce triumvirat lui donne de fait des responsabilités politiques. Geneviève Bellanger, alors secrétaire de section, estime que, d'une certaine manière, " Jean au sein du comité de ville a plus de responsabilités ".

    Jean Bellanger est élu au comité fédéral du PCF lorsque François Asensi est secrétaire, entre 1979 et 1985. Il considère que le travail de terrain ne peut se faire dans cette instance et y reste peu de temps.

    Selon lui, L'Eglise, le PCF et les syndicats ont une vision tronquée du travailleur immigré, le percevant simplement comme " de passage ". C'est sur ce constat qu'avec le soutien d'Henri Krasucki il favorise les rencontres entre la CGT et les associations d'immigrés. Avec le secteur immigration de la CGT, il crée en 1971 l'Association pour l'enseignement et la formation des travailleurs immigrés (AEFTI) qui doit permettre l'apprentissage de la langue française, indispensable pour les travailleurs migrants. Jean Bellanger devient co-président de l'AEFTI pour affirmer que la CGT en est partie prenante. Il en est président entre 1991 et 2009. A partir de 2009, il devient président d'honneur.

    En 2004, l'Association pour le droit à la langue du pays d'accueil, dont Jean Bellanger est le président d'honneur, est créée. Pour lui, il est important de concevoir l'apprentissage de la langue française comme un droit, un outil de la citoyenneté. La question des foyers de travailleurs migrants est centrale dans son engagement et il s'est toujours efforcé d'introduire l'apprentissage de la langue dans les foyers.

    Représentant de l'union locale CGT auprès des résidents des foyers, Jean Bellanger lutte à leurs côtés depuis les années 1970 sur des thématiques récurrentes. Entre 2003 et 2009, plusieurs conflits éclatent dans les foyers de Saint-Denis et d'Epinay-sur-Seine. Ils ont le plus souvent les mêmes origines : le montant des loyers, l'insalubrité, les atteintes à la vie privée, la représentativité du comité des résidents auprès de la direction, les expulsions, etc. La municipalité de Saint-Denis s'implique également dans cette lutte, notamment avec la signature d'un protocole d'accord. Pour lui, il est important que les résidents portent leurs revendications même s'ils sont soutenus par des syndicats, des partis politiques ou des associations. Ce constat préside à la création de la Coordination des foyers de Plaine Commune à la fin des années 2000.

    Lorsque Plaine Commune décide de mettre en place un conseil de développement, Jean Bellanger compte parmi les premiers volontaires et siège en tant que membre du groupe des " issus des organismes et associations qui participe à la vie collective de la ville " pendant 10 ans, entre 2000 et 2010. Il s'investit prioritairement au sein du groupe de travail " Habitat " mais participe, à la demande ou quand les thématiques l'intéressent, à d'autres groupes de travail. Il y défend fermement la cause des foyers sur le territoire de Plaine Commune.

    Jean Bellanger estime qu'il existe une plus grande liberté d'action au sein d'associations que dans les grandes centrales syndicales ou politiques puisqu'on y dispose des orientations. C'est dans cet esprit que l'association Ensemble, vivre et travailler est née. Toutefois, sur les questions des foyers, Jean Bellanger a toujours tenu à représenter l'union locale CGT, en raison de la permanence et de la stabilité de ce type de centrale. Selon lui, Ensemble, vivre et travailler est un " faire-valoir pour l'union locale ". Yves Laverne est à ses côtés dès les débuts de l'association. Ce prêtre-ouvrier est très sensible à la question des sans-papiers et s'occupe des questions prud'homales à l'union départementale CGT. C'est donc naturellement que l'association devient membre de la Coordination 93 de lutte des sans-papiers, en participant activement aux parrainages ainsi qu'au dialogue avec la Préfecture.

    A La Plaine, Jean et Geneviève Bellanger militent également dans plusieurs structures associatives de quartier. Ils s'engagent notamment pour la couverture de l'autoroute A1. Jean Bellanger compte parmi les membres fondateurs de l'association Mémoire vivante de La Plaine, créée en 1996. A la faveur de l'installation du Stade de France, les jardiniers du Cornillon forment le Comité des jardins pour La Plaine, officiellement fondé en février 1997, pour défendre les jardins ouvriers dans le cadre du développement durable et du nouveau quartier Plaine Renaissance.

    Aujourd'hui encore, Jean Bellanger continue ses combats au sein de différentes structures associatives, syndicales et politiques, nouvellement créées ou non, à Saint-Denis et à La Plaine.

  • présentation du contenu

    Jean Bellanger est un militant catholique, associatif, syndical et politique. Son engagement n'a jamais été segmenté de cette manière. Il est avant tout un militant de la cause des travailleurs immigrés. Il s'est saisi des différents outils à sa portée pour mener les combats qui lui tenaient à cœur. Cette porosité transparaît fortement dans son fonds.

    Le contexte politique de Saint-Denis renforce cette idée de porosité. En effet, si l'organisation locale du PCF et ses instances sont bien présentes à Saint-Denis, d'autres structures comme le comité de ville sont à l'œuvre. Cette structure et la partition des tâches militantes au sein du couple Bellanger explique la faible proportion d'archives reflétant son activité politique au PCF.

    On trouve dans ce fonds des papiers personnels, des dossiers documentaires, une collection d'affiches, une collection de professions de foi pour les élections locales et nationales, une collection de films enregistrés à la télévision ainsi que des films militants produits par des associations proches de Jean Bellanger, des photographies prises par Jean Bellanger ou données au donateur.

    La période de la désindustrialisation de La Plaine Saint-Denis est très présente compte tenu de l'engagement de Jean Bellanger et de l'Union locale-CGT sur cette question.

    L'alphabétisation et la défense des travailleurs migrants dans les foyers comptent parmi les engagements qui ont traversé la vie militante de Jean Bellanger. Une partie importante du fonds concerne ces questions.

  • modalités d'entrée

    Le fonds est entré par don en 2012.

  • historique de la conservation

    Le fonds était conservé au domicile de Jean Bellanger, à Saint-Denis.

  • mode de classement

    Le mode de classement retenu met en valeur les différentes structures, syndicales, associatives, politiques, consultatives, dans lesquelles Jean Bellanger s'est investi. Ce choix peut parfois...

     ...  
  • sujets

    élection politique / parti politique / association / campagne électorale / anticapitalisme / communisme / mouvement ouvrier / commémoration / manifestation de protestation / catholicisme /... ...  
  • lieux

    Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) / Plaine Saint-Denis (quartier) / Mali / Algérie / Franc Moisin (quartier)
  • personnes

    PAILLARD, Didier / GARCIA, Cristino / CAMACHO, Marcelino / BERTHELOT, Marcelin / RALITE, Jack / LAURENT, Paul / SALI, Georges / SOUCHEYRE, Maurice / BRAOUEZEC, Patrick / ZARKA, Pierre / BUFFET,... ...  
  • contexte historique

    Guerre d'Algérie (1954-1962) / Guerre 1939-1945 / Evénements de mai 1968 / Occupation allemande (1940-1944) / Libération (1944-1945) / Guerre froide (1945-1989) / Cinquième République (1958- )
  • typologie documentaire

    affiche / tract / revue de presse / document audiovisuel / profession de foi / communiqué de presse / brochure / photographie / document graphique / statut d'association / rapport / compte rendu /... ...  
  • instruments de recherche

    Maud Le Fichant, Répertoire numérique détaillé de la sous-série 64 S. Fonds Jean Bellanger, 2017, 86 p.

  • modalités d'accès

    Le fonds est communicable au public selon les lois, décrets et règlements en vigueur pour les archives publiques, selon les dispositions du contrat de don.

  • modalités de reproduction

    La reproduction est possible sous conditions. Il convient de se reporter aux dispositions du règlement intérieur de la salle de lecture et au contrat de don.

  • bibliographie

    Jean Bellanger, Combat de métallos : Les Cazeneuve de La Plaine Saint-Denis, Paris, L'Atelier, 2013, 175 p.

  • sources complémentaires dans le service

    13 SD 212 : récit de Jean Bellanger. Combat de métallos : Les Cazeneuve de La Plaine Saint-Denis. Paris : L'Atelier, 2013, 175 p.

    1 S 2 : don de M. Métrot. Documents relatifs aux manifestations...

     ...  
  • sources complémentaires

    - Archives nationales :

    - 119 S : Fonds de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR).

    - 116 S : Fonds de l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF).

    - Archives départementales de Seine-Saint-Denis :

    - Versement du Cabinet du Préfet

    1148 W : Enquêtes administratives, contexte économique, enquêtes sur les entreprises, foyers de migrants (1975-1983).

    - Versements du Sous-Préfet chargé de mission auprès du Préfet

    1150 W : Bidonvilles, foyers de migrants, habitat insalubre, ateliers clandestins, logement, équipements publics, étrangers (1968-1979).

    1267 W : Elections cantonales, recensement de population, foyers de jeunes travailleurs, police, étrangers, bidonville du Franc Moisin à Saint-Denis, habitat insalubre (1971-1983).

    - Versement de la Direction départementale de l'équipement - Service de l'habitat

    2049 W : Logements et foyers pour travailleurs migrants (1975-1988)

    - Fonds du Parti Communiste français :

    261 J 14 : Section entreprises (1980-1994), (non consultable, non classé).

    261 J 15 : Commission de la main d'œuvre immigrée (MOI) (1944-1990), (non consultable, non classé).

    261 J 27 : Secteur " liaison avec les fédérations " (1959-1990).

    - Fonds d'associations

    326 J : Fonds du Comité de liaison pour l'alphabétisation et la promotion en Région Île-de-France (CLAP IDF) (1968-2002).

    342 J : Fonds du Comité de liaison pour l'alphabétisation et la promotion en Région Île-de-France (CLAP IDF) (1968-2002), (non consultable, non classé).

    402 J : Fonds de l'Action catholique ouvrière-Île-de-France (ACO-RIF) (1949-2007).

    - Fonds de l'Institut d'histoire sociale (CGT)

    1 AV, 2 AV, 3AV : Fonds audiovisuels (1936-2006).