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Fonds Simone Gillot. 51 S et 84 S. Répertoire méthodique détaillé

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Calendrier républicain

Sommaire de l'inventaire

 

Introduction de l'inventaire

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  • présentation du producteur

    Simone Gillot naît en 1912 en Seine-Maritime. Titulaire du certificat d'études primaires, elle souhaite poursuivre ses études et préparer le brevet élémentaire. Deux mois avant l'examen, sa mère la met au travail. Elle est alors placée successivement bonne d'enfants puis employée aux écritures. A son arrivée en région parisienne, en 1929, elle est embauchée à l'usine des lignes télégraphiques et téléphoniques (LTT) à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise) comme ouvrière spécialisée. Elle se marie en 1929 et accouche d'un fils la même année. En 1933, elle est licenciée en raison d'une baisse d'activité. Au début de l'année 1934, elle est embauchée chez Hispano-Suiza, constructeur d'avions et de voitures de luxe, à Bois-Colombes (Seine) comme ouvrière spécialisée.

    Le 4 février 1934, Simone Gillot assiste à une réunion menée par des responsables cégétistes et communistes. Elle participe à sa première grève le 12 février et comprend rapidement que sa place est aux côtés de ceux qui luttent contre le fascisme. Son militantisme est ralenti à cause des activités qu'impliquent sa vie de femme ouvrière et celle de femme au foyer. Les remarques de certains ouvriers masculins tenant responsables les ouvrières féminines de leurs périodes de chômage, les inégalités notamment salariales et les conditions de travail des femmes la conduisent à se syndiquer à la CGT. Un accident du travail l'amène à avoir des liens plus étroits avec les militants responsables de l'usine, qu'ils soient de la CGT ou du Parti communiste français (PCF). En 1935, elle est élue déléguée CGT. Elle participe activement aux grèves de juin 1936 chez Hispano et adhère au PCF. Lors de la Guerre d'Espagne, elle prend des cours de secourisme à la Croix-Rouge et part comme volontaire accueillir à la frontière franco-espagnole les premiers blessés des Brigades internationales. En juin 1938, elle participe au congrès du Front Populaire pour la défense de la paix et de la liberté. Comme de nombreux délégués syndicaux organisateurs de la grève de protestation du 30 novembre 1938, elle est licenciée.

    En juin 1940, les ouvriers professionnels d'Hispano sont réquisitionnés pour la fabrication de matériel de guerre. Simone Gillot doit quitter son domicile de Bezons pour les Hautes-Pyrénées. Avec des camarades de l'usine, elle distribue des tracts et se rend chez les habitants afin de leur expliquer la situation politique. Ce transfert est de courte durée. Deux mois plus tard, les ouvriers d'Hispano sont rappelés à Bois-Colombes.

    A l'été 1940, elle décide de continuer clandestinement sa lutte contre le fascisme. On lui présente Max, responsable de la propagande qui lui apporte des stencils tapés qu'elle est chargée d'imprimer. A Bezons, elle mène une délégation de femmes pour réclamer des produits de première nécessité et coordonner la solidarité aux prisonniers de guerre et emprisonnés politiques. Un comité populaire féminin est créé à Bezons. Ces comités populaires féminins manifestent à Paris plusieurs fois au cours de l'année 1941. L'Union des femmes françaises est créée dans ce contexte.

    En septembre 1940, on lui présente un responsable national clandestin dénommé Lucien, plus connu sous le nom d'Auguste Gillot. Elle devient Catherine pour les besoins de la clandestinité. Lucien lui demande de constituer clandestinement un comité du Secours populaire pour la région ouest de Paris. Une perquisition de son don domicile par la police la contraint à se séparer de son fils, qu'elle ne retrouve qu'à la Libération, et précipite son passage dans la clandestinité totale. Catherine s'installe à Paris sous un faux nom. Ses responsabilités sur le plan national sont de plus en plus importantes. Elle prend la direction du Secours populaire de la région Paris-Est et adhère au Front national en mai 1941.

    Dans un contexte d'arrestations nombreuses, Lucien et Catherine quittent Paris pour Gisors. Lucien est chargé de réorganiser le réseau de résistants, récemment décapité, dans le département de l'Eure. Ils rédigent, éditent et diffusent le journal "Le Patriote de l'Eure". A la fin du mois de septembre 1942, ils reviennent à Paris. Lucien est désormais responsable des organisations de masse en zone occupée. Elle devient sa secrétaire, sa dactylo et la rédactrice de la revue de presse des journaux ennemis. En 1943, Lucien représente le PCF au Conseil national de la Résistance (CNR). Catherine est donc chargée d'assurer les liaisons entre les membres du CNR et les représentants du Général de Gaulle. Lors des combats de la Libération de Paris en 1944, elle voit son activité s'accélérer. Désormais, elle assure les liaisons entre les dirigeants de l'insurrection.

    Simone Gillot rejoint Saint-Denis à la Libération, au moment où Auguste Gillot est élu maire provisoire à main levée, avant d'être élu maire aux élections municipales d'avril 1945. Elle l'épouse en 1945 à Ivry-sur-Seine et ensemble ils deviennent les parents de deux filles. Pendant la durée des opérations d'épuration du personnel communal, elle devient provisoirement sa secrétaire bénévole. Après la Libération, un comité local de l'Union des femmes françaises (UFF) est constitué à Saint-Denis. Elle en devient la présidente. Membre du comité départemental de l'UFF de la Seine, elle est élue au Conseil national de 1945 à 1952.

    En août 1944, elle devient membre du bureau régional (Seine-Nord) du PCF et est déléguée au Xe et XIe congrès, respectivement tenus en 1945 et 1947.

    Après la guerre, elle entre à l'école fédérale du PCF. En 1948, elle est élue secrétaire de la section du quartier Pleyel de Saint-Denis.

    Après la Libération, Simone Gillot multiplie les activités non rémunérées mais devant les besoins grandissants de la famille Gillot, elle est embauchée comme secrétaire médicale des centres de consultation de nourrissons de La Plaine et de la rue de la République. En 1950, forte de cette expérience, elle décide d'entreprendre des études d'infirmière et obtient son diplôme d'Etat.

    En octobre 1953, le docteur Fernand Lamaze sollicite l'aide du couple Gillot concernant une nouvelle méthode d'accouchement d'origine soviétique. Menacé par le Conseil de l'Ordre des Médecins, il demande à Auguste Gillot de l'aider à créer un service d'accouchement sans douleur à l'hôpital Danielle Casanova. Sous la direction du docteur Lamaze, Simone Gillot devient stagiaire à la polyclinique des Bluets à Paris afin d'étudier la théorie et la pratique de l'accouchement sans douleur ou méthode psychoprophylactique. Elle est nommée coordinatrice de l'accouchement sans douleur (ASD) à l'Hôpital Danielle Casanova. Avec un groupe de membre du corps médical et paramédical, elle développe la méthode et s'initie sur des parturientes volontaires. Avec le succès grandissant de la méthode à Saint-Denis, la petite équipe organise des cours d'initiation à l'ASD pour l'ensemble du personnel. Des cours collectifs informatifs et sur la préparation pratique sont ensuite organisés pour les futures mères. L'exposition, inaugurée le 19 janvier 1957 en présence du Docteur Lamaze, connaît un grand succès auprès des Dionysiens et des personnalités des communes voisines qui souhaitent mettre en place l'ASD dans leurs établissements hospitaliers respectifs.

    En dehors de son activité professionnelle, Simone Gillot, en tant que militante UFF, organise également des conférences sur l'ASD dans les communes proches et des entreprises à majorité féminine. L'UFF appuie le projet du groupe parlementaire communiste de développement de l'ASD grâce à des crédits et à l'enseignement de la méthode, déposé le 13 mars 1953. Simone Gillot compte parmi la délégation nationale reçue par la Présidence du Conseil.

    En 1957, une campagne de pétition et de soutien pour la construction d'une nouvelle maternité est lancée. A l'ouverture de la nouvelle maternité en janvier 1963, Simone Gillot est nommée surveillante en chef de la maternité Fernand Lamaze, responsable du personnel et du Centre de préparation psychoprophylactique de l'ASD sous la direction du Docteur Guillaumin. La maternité est jugée modèle au même titre que la polyclinique des Bluets au vu de ses résultats performants. Des conférences éducatives sur la méthode scientifique d'accouchement psychoprophylactique sont organisées, à destination des jeunes et moins jeunes, des femmes et des hommes.

    En 1972, Simone Gillot prend sa retraite. Elle entretient des contacts réguliers avec le monde médical en étant régulièrement invitée par le Docteur Guillaumin à des conférences professionnelles.

    Elle s'investit également dans les actions visant à obtenir un établissement secondaire à Saint-Denis. Ses filles entrent au lycée dès son ouverture et elle est élue première présidente de l'Association des parents d'élèves du lycée. Pendant sept ans, de nombreuses actions sont menées pour obtenir les crédits nécessaires pour continuer et terminer les travaux. Elle quitte la présidence de l'association en 1965 après la réussite de ses deux filles au baccalauréat.

    Les années de retraite sont l'occasion pour Simone et Auguste Gillot, titulaires de nombreuses décorations, de s'investir dans la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en écrivant leur témoignage ou en animant de nombreuses conférences-débats sur la Résistance, l'Occupation, la Libération. Ils dirigent le comité local de l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR). Tous deux continuent de militer activement au Secours populaire français et apportent leur soutien au Mouvement de la Paix. Simone Gillot décède en 2008 à Saint-Denis.

  • présentation du contenu

    La majeure partie du fonds concerne l'accouchement sans douleur et la mise en place de la méthode à Saint-Denis. Le chercheur y trouvera de nombreuses informations sur l'expérience menée à Saint-Denis, des témoignages de parturientes volontaires, de nombreuses photographies, ainsi que des renseignements complets sur le docteur Lamaze, à l'origine de l'introduction en France de cette technique. On y trouve également des papiers personnels permettant notamment de reconstituer la carrière professionnelle de la productrice ainsi que ses nombreuses interventions sur les thèmes de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance. Quelques documents concernent également son engagement à l'Union des femmes françaises (UFF) et au sein de l'Association des parents d'élèves du Lycée Paul Eluard.

    Des documents sont écrits en espagnol et en russe, deux langues que Simone Gillot maîtrise.

    Durant la Guerre d'Espagne, Simone se voit confier en 1937 la responsabilité de vingt-six enfants et quatre jeunes mères réfugiés en France, parrainés et pris en charge par les travailleurs d'Hispano, projet soutenu par la CGT. Juanito, réfugié de six ans et malade, séjourne en convalescence chez Simone Gillot. Cette expérience lui permet d'apprendre l'espagnol. Contraints de quitter la France par le régime franquiste, ces réfugiés, dont Juanito, retournent en Espagne en 1939. En 1957, à Bilbao, Simone Gillot retrouve par hasard Juanito avec sa famille. Ces retrouvailles relancent des contacts avec l'Espagne et permettent à Simone Gillot et Juanito de correspondre, en espagnol.

    Après la Seconde Guerre mondiale, Auguste et Simone Gillot sont invités à plusieurs reprises en URSS. Séduite par la beauté de la langue, elle suit pendant 3 ans les cours du soir de langue russe proposé à la Maison des syndicats CGT. Sa connaissance du russe lui permet d'étudier en version originale les travaux de Pavlov sur les réflexes conditionnés, majeurs dans la méthode psychoprophylactique. Elle suit également un stage à l'Institut d'obstétrique à Moscou.

  • modalités d'entrée

    don

  • mode de classement

    Classement thématique

  • modalités de reproduction

    Conformément aux dispositions du contrat de don et au règlement intérieur de la salle de lecture.

  • sources complémentaires dans le service

    10 S et 85 S : Fonds Auguste Gillot

    13 USU 8 : Simone Gillot, A chacun son chemin, 1990, 239 p.